LE POIDS DES MOTS dans la communication

ou la Règle d’Or (dite de Mehrabian) 7:38:55 (enfin) relativisée.

Contrairement à l’idée (fausse) largement répandue, la qualité de la communication verbale, donc du poids et du choix des mots, est très importante dans notre communication. Une mauvaise compréhension de la  » loi de Mehrabian  » conduit malheureusement de nombreux formateurs et consultants à le sous-estimer.

Il est généralement entendu que la communication repose sur trois composantes : le verbal, le para-verbal – certains disent le vocal, et le non verbal – ou visuel.

    1. Le Verbal désigne le contenu, ie l’ensemble des mots utilisés.
    2. Le para Verbal désigne ce qui caractérise la manière d’exprimer ces mots, de manière à bien se faire écouter. Les caractéristiques de la voix, comme l’intonation et le volume, le débit et l’articulation, le rythme (l’utilisation des silences) voire même le sourire, constituent le para verbal.
    3. Enfin, le non Verbal désigne le gestuel, et tout ce qui n’a pas trait à la voix, comme la posture, la tenue, les mimiques.

De l’importance de ce qui est communiqué

    1. La congruence correspond à la cohérence qui existe entre les trois formes de la communication (verbale, para-verbale et non verbale) consciente et inconsciente. Un des contre-exemples les plus connus est l’expression « Je suis heureux d’être parmi vous » qui sera exprimée avec un visage triste et les bras raides le long du corps.
    2. La communication d’un ressenti, d’une émotion seule, minimise le poids des mots à hauteur de 7% au regard de la congruence de ces trois composantes. C’est ce que les études d’Albert Mehrabian ont démontré en 1967 – et rien d’autre.
    3. La communication d’une information en revanche, comme par exemple dans le monde de l’entreprise, ie la transmission de directives, la présentation d’un support de formations ou l’animation d’une réunion, va au-delà de la transmission de cette seule émotion ou de votre ressenti. 

Autrement dit, et compte tenu de ces deux derniers points, vous pouvez continuer à préparer avec soin vos présentations et vos entretiens en prenant soin des mots employés.

Les études d’Albert Mehrabian ont démontré que « la communication d’une émotion seule minimise le poids des mots » et rien d’autre.

Deux modèles de communication s'appuyant sur les mots

Parmi les bases de la formation de formateur au Process Communication Model (de Kahler Communication France) figure un fascicule, le Petit Robert de la Perception. Celui-ci recense des centaines de verbes, d’adjectifs et de noms utilisés dans les perceptions du monde propres aux six types de personnalités du modèle. C’est dire l’importance des mots dans le modèle et dans la qualité de la communication.

Au sein cette fois de la Programmation Neuro-Linguistique, le méta-modèle présente les mots (la partie « linguistique ») comme la surface de l’iceberg de nos modes de pensée (la partie « neuro »). Ce modèle permet d’une part de mettre en évidence les mécanismes de pensée utilisés par le sujet pour transformer son expérience sensorielle en langage, ie les mots et le registres de vocabulaire, d’autre part de retrouver les représentations mentales sensorielles initiales qui ont suscité l’expression verbale, par le questionnement des figures linguistiques spécifiques.

Une « règle d’or » valable pour l’expression d’un ressenti, et d’un ressenti uniquement

D’après Albert Mehrabian lui-même, cette répartition n’est donc valable que lorsqu’une personne parle de ses sentiments : les mots employés représentent alors 7% de notre appréciation, l’intonation 38% (il n’évoque pas les autres éléments de la voix) et le non verbal 55%. Pour partager efficacement et significativement nos émotions, ces trois formes de communication doivent correspondre entre elles.

Albert Mehrabian indique clairement * :  » Total Liking = 7 % Verbal Liking + 38 % Vocal Liking + 55 % Facial Liking. Please note that this and other equations regarding relative importance of verbal and nonverbal messages were derived from experiments dealing with communications of feelings and attitudes (i.e., like–dislike) « . Et il ajoute :

« Unless a communicator is talking about their feelings or attitudes, these equations are not applicable »

Il sera donc important de garder à l’esprit que l’étude ne porte pas sur l’échange ou la communication d’informations, mais sur la communication d’un ressenti uniquement.

 

En conclusion, Albert Mehrabian a contribué avec ses études en 1967 à la sensibilisation de millions de personnes dans le monde à l’importance des deux autres composantes de la communication, à savoir le para-verbal et le non-verbal.

Il est indispensable de replacer ces études dans leur contexte, et de garder à l’esprit combien le verbal, ie les mots utilisés sont et resteront importants dans la communication – d’information – de manière plus générale.

Références

  • https://mehrabian.socialpsychology.org
  • https://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Mehrabian qui fort heureusement démontre également l’erreur d’interprétation de cette règle.
  • https://publicwords.com/2009/07/23/debunking-the-debunkers-the-mehrabian-myth-explained-correctly/

Et vous alors ?

Votre intérêt

    • Vous souhaitez connaître les autres bonnes pratiques relatives à la communication ?
    • Vous visez l’apprentissage ou l’amélioration  de vos pratiques, et un coup de main ne serait pas de refus ?

Votre fonction

Vous communiquez régulièrement avec des clients, des fournisseurs ou  des collaborateurs, vous dirigez une entreprise, ou son agence régionale ?

Vous souhaitez bénéficier d’un accompagnement pour l’intégration de nouveaux managers ou une remise à niveau posturale, pour un de vos managers ou l’ensemble de l’équipe ? Contactez-moi.

Je propose des actions de formation, un accompagnement en situation de travail, des coachings individuels ou collectifs de managers ou de primo-managers. Nous pouvons aussi créer ensemble une solution mixte, spécifique et adaptée à votre situation et vos objectifs professionnels. 

Crédit : « Voyage » photo du bandeau créée par freepik – fr.freepik.com

Management Transversal : Pourquoi prendre le risque de naviguer à vue ?

(RE) DONNER SES LETTRES DE NOBLESSE AU MANAGEMENT TRANSVERSAL

Le savez-vous ? Le management transversal consiste à piloter une mission transverse à l’entreprise en s’appuyant sur des équipes hors hiérarchie.

Le plus grand risque pour un(e) Manager Transversal est d’entamer sa mission sans en avoir recensé les objectifs et obtenu les moyens nécessaires.

Les Managers Transversaux sont d’autant plus efficaces que leur contexte est précisément défini / négocié au préalable, pour mieux plonger dans le grand bain du management.

Comprendre et accepter sa mission transverse ?

Le principe de Lettre de Mission est présente essentiellement dans l’industrie, dans des petites entreprises. Elle est alors rédigée en complément – et en accord avec – des prérogatives et objectifs établis de la personne concernée, ceux-ci figurant dans son contrat de travail ou sa fiche de poste.

Le/la Manager Transversal pourra ainsi estimer l’impact (moins de temps disponible, plus de risque) de cette fonction sur son poste actuel, ou envisager d’en faire sa fonction principale.

Dans la réalité que je côtoie chaque mois lors de formations ou de coachings, cette Lettre de Mission reste un principe – rarement formalisée dans un écrit. Son contenu peut alors être retrouvé dans des compte-rendus de réunion, réparti dans plusieurs échanges de mails ou en annexe du support de l’Entretien Annuel.

Le principe de Lettre de Mission est présente essentiellement dans l’industrie, dans des petites entreprises.

Le Manager Transversal, qu’il entame cette fonction depuis peu ou qu’il appréhende ce rôle de manager après plusieurs années, a tout intérêt à prendre de la hauteur et recenser les 4 éléments constitutifs principaux de sa mission transverse.

  • L’objectif, qui lui a été transmis par son N+1.

Exemple :

    1. Conduire en 2022 la transformation Agile de l’entreprise.
    2. Assurer la mise en place de la norme ISO 27001 ou
    3. Faire appliquer localement les termes d’un contrat commercial signé par des instances internationales.

Sans objectif clair, précis, pour la mission, comment ce Manager Transversal pourrait-il fédérer ou même objectiver les propres membres de son équipe transverse, donner du sens à leurs efforts, et à son tour obtenir des résultats ad hoc ?

    • La date de fin de la mission transverse, complétée occasionnellement par les jalons intermédiaires.
    • Les moyens correspondants. Ils peuvent être d’une nature financière, matérielle, d’effectifs ou d’espaces de bureau, etc.

L’ensemble de ces éléments est voué à évoluer au fil du temps. Le Manager Transversal et son N+1 gagnent à les renégocier régulièrement.

Vendre ensuite l'intérêt de la mission à son équipe

L’idée d’un Kick-Off revient régulièrement dans mes discussions avec les Managers Transversaux. Les meilleurs communicants d’entre eux assurent aussi une sorte de  » service après-vente  » pour fédérer les acteurs de leur mission transverse – qui rappelons-le ont leurs objectifs fixés par leur propre hiérarchie.

Les Managers Transversaux organisent l’intégration des nouveaux membres, rappellent les objectifs initiaux et l’évolution de la mission. Ils en portent aussi les valeurs comme des étendards et organisent la communication au sein de l’équipe transverse.

Les Managers Transversaux mettent en application des bonnes pratiques de communication éprouvées par des générations de managers hiérarchiques.

La distinction, majeure, est qu’ils ont à fédérer des salariés d’autres services, départements, directions, filiales ou même des  » bastions  » – un terme qui me revient souvent. Ce n’est pas la moindre des différences, qui seront abordés dans la série d’articles à venir.

Et vous alors ?

Votre intérêt

    • Vous souhaitez connaître les autres bonnes pratiques relatives au management ?
    • Vous visez l’amélioration ou l’uniformisation de vos pratiques, et un coup de main ne serait pas de refus ?

Votre fonction

    • Vous dirigez une entreprise, ou son agence régionale ?
    • Vous assurez des fonctions RH, vous portez l’action de formation, et/ou vous visez à déployer un management éthique ?
    • Vous êtes en relation, vous collaborez activement voire quotidiennement avec les personnes endossant ces fonctions au sein de votre entreprise ?

Vous souhaitez bénéficier d’un accompagnement pour l’intégration de nouveaux managers ou une remise à niveau posturale, pour un de vos managers ou l’ensemble de l’équipe ? Contactez-moi.

Je propose des actions de formation, un accompagnement en situation de travail, des coachings individuels ou collectifs de managers ou de primo-managers. Nous pouvons aussi créer ensemble une solution mixte, spécifique et adaptée à votre situation et vos objectifs professionnels. 

Crédit : « Voyage » photo du bandeau créée par freepik – fr.freepik.com